Temps
Le temps peut avoir plusieurs significations en Arts Plastiques.
Il y a tout d’abord le temps plus ou moins long que passe le spectateur face à l’oeuvre, variable en fonction de différents critères (le temps de visionnage d’un film peut ainsi, par exemple, être beaucoup plus long que l’observation d’une peinture).
Il y a également le temps « représenté » dans l’oeuvre. Représentation du temps qui peut prendre différentes formes, et dépend notamment des techniques utilisées (exemple de la photographie qui toujours enregistre « une durée »).
La série des Cathédrales de Rouen de Claude Monet
Alberto Giacometti par Henri Cartier Bresson
1965/1-l'infini de Roman Opalka
1965/1-l’infini de Roman Opalka
Cliquez ici pour en savoir plus
Roman Opalka conçoit, en 1965, le projet – qui se confond désormais avec celui de sa vie – de représenter en peinture, art de l’espace, l’écoulement inexorable du temps. Ainsi sur la première toile dont le fond a été préparé en noir, il inscrit à la peinture blanche en haut à gauche le chiffre 1 au moyen d’un pinceau n° 0. Il déroule ensuite les nombres successifs jusqu’au bas droit de la toile en saturant la surface du tableau. Leur suite se continue sur les toiles suivantes, de format identique – Détails d’une œuvre totale poursuivie jusqu’à l’infini ou, plutôt, l’indéfini. Car le fond de chaque toile s’éclaircit de 1 % de blanc par rapport à la précédente de sorte que, à la fin, à la disparition d’Opalka, les chiffres s’inscrivent en blanc sur blanc : « Il faut prendre la mort comme réelle dimension de la vie. » Après chaque journée de travail, l’artiste prend frontalement, devant sa toile en cours, une photographie de son visage, toujours dans les mêmes conditions d’habillement et d’éclairage, montrant une autre image de l’écoulement du temps sur lui-même. Enfin, s’ajoute le son, avec l’enregistrement de sa voix énonçant en polonais la succession des nombres. S’il s’absente de son atelier, Opalka poursuit sa progression de nombres, à la plume et à l’encre noire sur des feuilles de papier, toujours de même format : ses cartes de voyage . Dans ce programme de toute sa vie, Opalka transmet un œuvre qui est un témoignage sur le temps.
Source : Site du MNAM, Centre Pompidou